CABBALEROS – Ghérasim Luca

non daté [1962-1963], ex. unique.
– 54 p. ; 17 x 13 x 6.5 cm ; (5’) – album photo, 30 clichés ; texte autographe, mine de graphite sur papier beige.
– couv. cuir vert frappé ; 25 planches, carton fort ajouré.
Fonds Ghérasim Luca, donation Micheline Catti ; inv. n° 079 23.

Détails

Album de 25 planches de carton fort, ajourées de part en part (1 fenêtre par planche).

Couverture en cuir vert, plat et dos frappé, intérieur des chasses dorées ; fermoirs métalliques complets et fonctionnels sauf attache du fermoir inférieur ; tranches dorées ; fenêtres encadrées par une dorure ; gardes en carton fin, doublé d’un papier blanc moiré et strié.

30 photographies fin XIXe siècle format carte de visite ; portrait divers : photos de mariage, de soldats, d’enfants, beaucoup de personnes disposent d’objets, instruments, outils, armes, principalement des binômes, et quelques paysages urbains montrant des chevaux (lien thématique avec le texte) ; successivement une illustration réaliste de soldat, une de muse, format carte de visite.

Texte autographe en lettres capitales, à la mine de graphite, sur 17 feuillets de papier lisse beige, format carte de visite insérés dans les ajours vides.

Deux derniers textes comportant des illustrations techniques, ou indications de mouvements (C entouré de flèches) ; dos de la dernière photo visible, forme un O stylisé.

Par un jeu d’associations libres des photographies et des éléments ou particules de langage, Ghérasim Luca s’adonne à une cabale phonétique. C’est-à-dire, au même titre que les kabbalistes avec la Torah, mener une recherche dans le langage d’un sens secret, d’un code, qui atteindrait le «POINT DE CHUT’» : le silence de la boucle bouclée, du «C» transformé en «O».

Transcription

(C et G soulignés écrits en pointillés)

«CABBALEROS /// EROS À CHEVAL /// [4 photographies de chevaux : sculptures (fontaine de Trévi, place du Capitole, Palais Borghese, Rome, photo de cavalerie)] CHEVAL / DROGUE // MORT FINE /// [illustration soldat] /// CHEVAL / VERBE // ELAN GAGE /// [illustration muse] /// (K)BALLE /// DE JEU /// [2 photographies du même enfants, d’abord avec un cerceau, puis avec un fusil] /// (K)BALLE /// DE MEURTRE /// [2 photographies d’enfants] /// TIR’ // À L’ARC /// [deux femmes un enfant] /// ENFER /// [une femme, un enfant dans ses bras] /// ZERO / COUP DE FEU /// [3 photographies de mariage, puis deux soldats, puis deux enfants musiciens, puis série de 6 photographies de groupes de deux à six personnes] /// ,,COU’‘‘ / (DE FEU) / DÉCAPITÉ /// [deux enfants] /// [disposé en paysage :] ,,’OÙ’‘‘ / (DE FEU) / SANS QUEUE NI TÊTE / ACCENT GRAVE /// [trois enfants, un chien, puis 2 portraits plain-pieds d’enfants] /// D’UN G PERDU /// [portrait d’enfant très jeune] /// GRAVIR /// [enfant seul, debout sur une chaise] /// C / INITIALE [flèche embrasse le contour du C, implique un mouvement de rotation vers la droite] /// [enfant avec cerceau] /// C / ’RAVIR / ,,SON’’ / POINT / DE / CHUT’ [même indication pour le C, avec une flèche vers le bas au sommet, vers le bas du C, comme pour le fermer en O] /// [dernière page, photo de deux enfants, dos de la photographie visible : forme un O stylisé]»

Transcription sans description des photographies et détails graphiques :

«CABBALEROS /// EROS À CHEVAL /// CHEVAL / DROGUE // MORT FINE /// CHEVAL / VERBE // ELAN GAGE /// (K)BALLE /// DE JEU /// (K)BALLE /// DE MEURTRE /// TIR’ // À L’ARC /// ENFER /// ZERO / COUP DE FEU /// ,,COU’‘‘ / (DE FEU) / DÉCAPITÉ /// ,,’OÙ’‘‘ / (DE FEU) / SANS QUEUE NI TÊTE / ACCENT GRAVE /// D’UN G PERDU /// GRAVIR /// C / INITIALE /// C / ’RAVIR / ,,SON’’ / POINT / DE / CHUT’»

Références

«DÉ-MONOLOGUE», Paralipomènes (éd. Le Soleil Noir, 1976), p. 24 : «A cheval érotique / — Cabbale-Eros —» > «CABBALEROS /// EROS À CHEVAL»

La notation «TIR’ // À L’ARC /// ENFER», renvoie à l’album TIR À L’ARC-ENFER et «ZERO / COUP DE FEU», à l’album Zéro coup de feu.

Particularités

Cas unique dans les albums, Ghérasim Luca ajoute à la graphie des lettres «C» des deux derniers encarts, des indications schématiques de mouvement, par des flèches. Il s’agit ici sans doute d’invitations à fermer le «C», par rotation complète, jusqu’à former un «O».