
Les Éts. Decoux, maison de micro-édition bruxelloise, viennent au Centre des Livres d’Artistes (CdLA) avec l’intention d’approfondir une recherche qu’ils sont en train de mener sur les livres blancs. Sous cette notion, il convient d’entendre des publications aux pages non imprimées mais aussi des ouvrages qui, même partiellement occupés de signes ou de formes, demeurent dans une retenue, un repli ou une dérobade face à l’affirmation des mots et des images généralement articulés dans les livres. L’attention se porte donc sur des figures du vide, du silence, du neutre, de la perte… Comme tels, les livres blancs engagent d’autres rapports à la mise en œuvre de livres–matérialités, spatialité…–ainsi qu’aux usages de la lecture –temporalité,interprétations…
Les Éts. Decoux veulent mettre à profit leur séjour à Saint-Yrieix-la-Perche pour consulter certains livres d’artistes appartenant au fonds du CdLA, pour mieux appréhender la problématique des livres blancs, pour cerner davantage aussi le sens du moins dans leur propre pratique éditoriale. Nous a récemment été rapportée la note poétique de Paul Nougé retranscrite en exergue. Ce serait le programme.
Il y a une dizaine d’années, les Éts. Decoux avaient établi un premier contact avec le CdLA en venant présenter l’une de leurs premières éditions. Il s’agissait d’une enquête visuelle pleine de documents et qui pourtant traitait de la disparition d’un tableau. Il n’est pas clair de savoir si c’est une sorte de coïncidence mais, dix ans plus tard, ce n’est pas tant l’absence de telle ou telle chose qui inquiète, c’est le rien même logé au sein des pages tournées.
Didier DECOUX
Namur (Belgique), 1962.
Actuellement enseignant à Arts2 (Mons) et responsable des Établissements Decoux, entreprise de micro-édition indépendante (Bruxelles).
Après avoir mené un travail de création plastique, l’auteur se consacre exclusivement depuis une quinzaine d’années au livre d’artiste sous le couvert des Éts. Decoux.
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