LE MORT EN COLÈRE – Ghérasim Luca

Paris, 1962, ex. unique.
– 30 p. ; 29 x 23 x 7 cm ; (D’) – album photo ; texte autographe, mine de graphite, lettres capitales, sur l’album.
– couv. chagrin brun/marron ; 13 planches, carton fort ajouré.
Fonds Ghérasim Luca, donation Micheline Catti ; inv. n° 063 23.

Détails

Album photo de 13 planches de carton fort ajourées de part en part (1 ou 4 fenêtres par page).

Couverture en chagrin brun/marron ; gardes vertes motif floraux ; reliure tissu rouge ; fermoir métallique entier et fonctionnel ; tranches dorées.

Textes autographes à la mine de graphite, lettres capitales, en périphérie des ajours.

Jeu d’alternance entre fenêtres remplies par des photographies et celles remplies par des feuillets de canson marron, granuleux.

Interventions graphiques sur certaines photos : coloriages sur trois photographies. Verso planche 7 : bonnet bleu, écharpe rouge). Recto verso planche 8 : 2 illustrations, médaillon jaune / cape de torero rouge).

Photographie grand format (16,5 x 23,5 cm), type photo de classe d’un lycée de filles, glissée dans la dernière garde.

Le court récit du «MORT EN COLÈRE» laisse envisager, non sans comique, l’ouverture de l’album photo comme une exhumation des photographiés. La mise en livre reviendrait alors à une mise en bière suivant un rituel tout différent où les fleurs et les couronnes s’absentent mais «L’EXPOSITION DU CORPS HORS DE SOI ,,EMBAUME’’ LE MORT».

Transcription

«LE MORT EN COLÈRE // IL PRIT SES POMPES FUNÈBRES POUR UN TRANSPORT / AU CERVEAU /// INHUMÉ À BOUT DE SOUFFLE /// EXHUMÉ À SOUFFLE COUPÉ /// IVRE-MORT AU FOND DE LA BIÈRE /// SON BILLET DE FAIRE-PART FULMINE DERRIÈRE LE SUAIRE / SON EXTRAIT MORTUAIRE EXASPÈRE LE CATAPHALQUE /// SANS FLEURS /// NI COURONNE /// À CHAQUE CROQUE MORT, SON DERVICHE TOURNEUR /// VEILLER LE MORT HORS DE SOI /// L’EXPOSITION DU CORPS HORS DE SOI ,,EMBAUME‘‘ LE MORT /// NE PLUS SE RECONNAÎTRE À SES PROPRES OBSÈQUES : / ASCÈSE D’OBSÉDÉ SEC /// L’ACCÈS DES MORTS AUX RESTES MORTELS /// CI-GÎT UN CHAR FUNÈBRE /// ICI REPOSE LE CORBILLARD /// MÉDECIN DES MORTS, BACCHANTE /// DÈS LA LEVÉE DU CORPS, ET COMME PRIS D’UNE SORTE DE RAGE / AU CORPS DISPARU, L’,,EMPORTEMENT‘‘ DU CADAVRE PORTE / EN TERRE LE CORTÈGE»

Références

Cet album peut être approché, par son traitement ironique de la mort, d’un texte comme La Mort morte (José Corti, 1994).

Particularités

Certaines photographies sont d’un format trop petit pour les ajours dans lesquelles elles sont glissées, elles sont alors glissées dans le coin inférieur droit, sans y être collées.

Organisation des photographies

Les photographies sont plus récentes que la majorité des albums (début XXe siècle).

La première moitié est intégralement composée de photographies de femmes, seules ou en groupe, de formats divers ;

Toujours majoritaires dans la deuxième moitié, des jeunes hommes, des soldats et un torero (cf. «À») s’ajoutent à l’équation.

Les trois dernières photographies montrent des groupes, deux sont des photos de classe d’écoles de filles, la dernière d’entre elles est volante, insérée derrière la dernière garde.