
non daté [1962-1963], ex. unique.
– 104 p. 21 x 15 x 6 cm ; (9, X) – album de cartes postales, 81 cartes ; texte autographe, écriture cursive, mine de graphite sur papier crème ; notations éparses sur les cartes.
– couv. toile enduite bleue ; 50 planches, papier fort avec encoches.
Fonds Ghérasim Luca, donation Micheline Catti ; inv. n° 099 23.
Détails
Album de cartes postales, 50 planches de papier fort gris, deux encoches à chaque coin.
Couverture de toile enduite bleue (dos, mors et coins) et toile imprimée (motifs géométriques), dorures sur le premier plat et le dos (nervures, motifs végétaux et mention «CARTES / POSTALES») ; gardes en papier fort gris ; premier contreplat, pastille autographe «9» et autocollant de provenance «Au printemps, Paris», première garde, autocollant «X».
81 cartes postales, photographies de formations rocheuses (menhirs, éperons, aiguilles, grottes, dolmen, formation rocheuse, pierre gravée) avec légendes à connotations mystiques (imaginaire druidique, sacrificiel, infernal, de plus en plus prononcé au fil de l’avancée du texte), ou photographies légendées de lieux-dits anodins avec connotation pittoresque ; sur la fin de l’album, jeu plus prononcé sur les toponymes, répétition de «chaos», dernière carte en couleur, légendée «FONTAINEBLEAU. – La Forêt. – Le Chaos des artistes.»
Textes autographes à la mine de graphite répartis exclusivement sur la première moitié de l’album ; lettres capitales pour la page de titre sur une carte postale retournée, cursive pour le corps du texte, sur 15 feuillets de papier lisse, beige, coupés au format carte postal, insérés dans les encoches ; orientation du texte en fonction de la photographie en vis-à-vis.
Quelques notations sur les cartes (éléments de légendes soulignés).
Unifié comme l’est rarement un album de Ghérasim Luca, l’exploration se joue de page en page entre le déploiement du texte et ce qui s’y substitue progressivement d’une réflexion sur la roche. Les légendes des cartes postales restituent bien l’enjeu : il s’agit de voir l’inscription graphique et la valeur mythique de la pierre. Non seulement par la pierre gravée, qui retient le signe, mais également par ce que la géologie et ses formations étonnantes suscitent de récits fondateurs, dictant notre rapport physique et métaphysique au monde.





Transcription
«GHƐRASIM LUCA // LƐS CRIS VAINS /// Personne / à qui pouvoir dire / que nous n’avons rien à dire /// et que le rien que nous nous disons / continuellement /// nous nous le disons / comme si nous ne nous disons rien /// comme si / personne ne nous disait /// même pas nous /// que nous n’avons rien à dire /// personne / à qui pouvoir le dire /// même pas à nous /// Personne / à qui pouvoir dire / que nous n’avons rien à faire /// et que nous ne faisons rien d’autre / continuellement /// ce qui est une façon de dire / que nous ne faisons rien /// une façon de ne rien faire / et de dire ce que nous faisons /// [seule orientation portrait] Personne / à qui pouvoir dire / que nous ne faisons rien /// que nous ne faisons / que ce que nous disons /// c’est à dire / rien»
Références
Texte publié sous le même titre dans les Paralipomènes (éd. Le Soleil Noir, 1976), p. 32-33. Retranscription exacte.
Particularité des «E» en 3 retournés, comme dans les albums LIT IVRE et DELIT DE DELIVRANCE.
Même logique de légendes des cartes postales liées à l’enfer que dans l’album DÉLIT DE DÉLIVRANCE.
Comme dans l’album COMMENT PLACER SUR UNE ORBITE SANS CIEUX : dernière lettre légendée avec une toponymie à connotation artistique.
Dessins aux petits points sur une carte postale comme dans l’album Tautologie de terreur sans tête… (1962, Centre Pompidou), ou INDICIBLE INDICE CIBLE (sur une photo).

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