Claudio Parmitio (né en 1936 à Turin)
Un mondo a testa in giù (1971-2014)
Commissariat : Jean-Marc Berguel
Dans les années 1970, miroir et paysage font bon ménage. L’année 1969 est quelque peu «upside down». C’est l’année du film Mirror de Robert Morris, de Mirror Shore et des différents «Mirror displacement» de Robert Smithson. On peut également mentionner les œuvres de Jan Brand, moins connues que celles de Morris et Smithson et signaler l’utilisation très singulière que fait Edmund Kuppel du miroir dans ces années-là. En 1974 paraît le numéro 2 de la revue transit titré «mirror / spiegel / miroir», consacré à l’utilisation du miroir par les artistes de l’époque.
Rares sont les occasions de voir en France les œuvres de Claudio Parmitio, artiste discret et obstiné. Ami de Luciano Fabro et de Pino Pascali, il participe brièvement à l’aventure de l’arte povera. Il expose à la galerie Sperone de Turin mais ne laisse aucune trace de son passage. En peu d’années il a construit son œuvre par cycles, développant chaque fois de nouvelles propositions. Il quitte volontairement la scène artistique pour se consacrer à l’enseignement dans différentes écoles en Italie, Allemagne, aux Etats-Unis, et au tournant des années 1990 il décide de reprendre son travail.
Claudio Parmitio n’a pas d’atelier, il voyage et utilise les matériaux qu’il trouve sur place. Il travaille sur – avec – le lieu, avec le ciel, le sol.
Pour la Salle des conditions atmosphériques, il réactive un projet des années 70, une œuvre minimaliste, trace éphémère d’un moment exposé. Il s’agit ici d’une vitre carrée trouvée dans les réserves du cdla. Le geste est simple, la vitre (miroir) est posée au sol de manière à créer une image. Une image en mouvement, un reflet difficile à lire. Le miroir habituellement véhicule de narcissisme, n’offre ici qu’un vide à contempler. Il laisse percevoir un mouvement, un moment instable, le passage des nuages. Le miroir devient tableau, il explore les conditions spatiales, visuelles et temporelles du paysage. Malgré les mouvements quasi incessants qu’elle enregistre, cette œuvre, reste très épurée et dégage un sentiment de calme forçant à la contemplation.
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